L’APBG a rencontré, le 24 octobre 2018, Mme Chmitelin, afin d’évoquer l’orientation dans cette filière et de préparer une fiche complète de présentation destinée aux enseignants de SVT de lycée. La discussion avec Mme Chmitelin a été ouverte et franche. Suite à un audit sur la formation vétérinaire, s’appuyant sur un sondage réalisé auprès des étudiants et des enseignants des ENV, il s’avère que les voies de recrutements des ENV sont appelées à se réformer dans un futur proche.
Trois voies essentielles existent :
- Le concours A ouvert aux élèves de prépa BCPST et TB (technologie et biologie), qui semble ne pas donner satisfaction aux écoles du fait de la durée du cursus (2 ans) et du programme (trop de géologie et de mathématiques), mais qui est actuellement la voie principale de recrutement (454 places pour BCPST (75 % du total), 9 pour TB (2 %) chiffres de 2018)
- Le concours B à partir des années de licence universitaire (55 places (9%))
- Le concours C à partir des BTS et DUT (82 places (14%))
Actuellement, la filière vétérinaire est soumise à des contraintes fortes sur sa formation, des étudiants qui sont déçus par la formation et/ou le métier. Les réalités de l’exercice de la profession de vétérinaire sont largement méconnues des élèves qui idéalisent le métier, ce qui amène à de nombreuses déconvenues.
Comme le souligne Mme Chmitelin : « Il ne suffit pas d’aimer les animaux pour être vétérinaire, il faut aussi aimer l’humain, car les rapports avec le propriétaire de l’animal sont essentiels. En médecine vétérinaire, on ne soigne pas à tout prix, on doit prendre en compte la capacité financière et sociale du propriétaire, et dans ce cas il faut être capable d’accompagner humainement la meilleure, ou la moins mauvaise décision.
Par ailleurs, il faut avoir à l’esprit que les études vétérinaires sont très largement financées par la puissance publique, entre 15000 et 20000 euros par an. Les vétérinaires sont des acteurs essentiels de la santé publique. Aller en abattoir au cours de la formation est une obligation, certains étudiants semblent trop souvent l’oublier. Enfin, c’est un métier de passion, mais aussi de service, avec des contraintes ».
Le métier de vétérinaire est à la fois un métier scientifique, de relation clientèle, de mission de service public au service de la santé publique, et de conseil et d’accompagnement des maitres. Peu de candidats semblent y être préparés.
Manifestement, la profession souhaite un recrutement davantage tourné vers une formation de biologie animale, avec une réforme de la classe de BCPST. L’orientation dans cette filière serait alors majoritairement fléchée sur une combinaison de spécialité SVT-SPC.
Pour aller plus loin, un MOOC sera prochainement en ligne sur « fun-mooc » réalisé par les ENV dans le cadre d’agreenium et présentant la profession et les études. L’APBG réalisera bientôt une interview vidéo de Mme Chmitelin qui pourra vous servir de support pour présenter à la fois la filière, les études, et les attendus en lycée.