La dynamique de la Terre et du vivant
Elles se sont déroulées du 22, 23 et 24 novembre 2024. Avec plus de 400 professeurs de SVT réunis à l’Université de Paris Cité – 45 rue des Saints Pères – Paris VIe, la session 2024 des Journées nationales de formation de l’APBG a connu un réel succès. Ces Journées offrent chaque année un temps de formation complet à nos adhérents. C’est un moment important et nécessaire dans la formation continue des professeurs et des étudiants! La forte mobilisation des enseignants en est la preuve évidente.
Comme en 2023, nous mettons en ligne deux des 11 conférences de l’édition 2024.
Il s’agit de la conférence de Mathilde CANNAT ayant pour thème « La tectonique des plaques océaniques, un mécanisme fondamental du système Terre ». Mathilde CANNAT est spécialiste des processus tectoniques, magmatiques et hydrothermaux associés à la formation des plaques océaniques à l’axe des dorsales à l’Institut de Physique du Globe de Paris.
Dans sa présentation, Mathilde CANNAT précise que la notion de système Terre est de plus en plus utilisée comme le cadre approprié pour étudier notre planète, considérée comme un système régi par des interactions complexes entre atmosphère, hydrosphère, lithosphère et biosphère. Cette approche a émergé de l’étude des bouleversements climatiques et biologiques récents, liés aux activités humaines et se produisant sur des échelles de temps très courtes. Elle est également appropriée pour les échelles de temps beaucoup plus longues de la tectonique des plaques. En réponse à la dynamique interne de la Terre, la tectonique des plaques conduit au renouvellement constant des grands fonds océaniques, c’est à dire de l’interface rocheuse entre terre interne, océan et vie. Ainsi, sur quelques centaines de millions d’années (à comparer aux 4.5 milliard d’années de l’âge de la Terre), la nouvelle lithosphère formée aux dorsales océaniques est engloutie et recyclée dans le manteau aux zones de subduction. Mathilde CANNAT montre qu’à toutes les étapes de ce cycle, roches, océan et vie interagissent et ces interactions affectent la vie dans les grands fonds, mais aussi la chimie des océans, la composition même du manteau terrestre.
Et celle de Cédric PHILIBERT ayant pour thème « Des ressources minières de la transition énergétique ». Cédric PHILIBERT est chercheur associé au centre énergie climat de l’Institut Français des Relations Internationales. D’abord journaliste, il a été conseiller du ministre français de l’environnement, puis du Directeur général de ADEME. Il est l’auteur de nombreux ouvrages et publications.
Dans sa présentation, Cédric PHILIBERT montre la réalité de la transition énergétique en cours, aux plans mondial, européen et français. Le développement des énergies du soleil et du vent, et l’électrification des bâtiments, de l’industrie et des transports a enfin amené les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) a un sommet en 2023. Elles devraient commencer à régresser mais la route est encore longue vers le « zéro émissions nettes » nécessaire pour arrêter le changement climatique à un niveau encore (presque) supportable.
Cédric PHILIBERT discute en particulier de la disponibilité des matériaux nécessaires à la poursuite de ces évolutions. Si le rythme de leur extraction, et la dépendance de l’Europe aux pays producteurs de métaux raffinés, posent de véritables problèmes, en revanche aucune limite géologique ne devrait s’avérer insurmontable au cours des prochaines décennies, ni créer des besoins énergétiques pouvant contrarier la réduction des émissions de GES.